19 mai 2008

Anesthésie locale

Non, là je ne peux pas m'empêcher de ressasser ce qui s'est produit hier soir. Je suis sur internet comme à mon habitude, avec la musique dans les oreilles et pour dire la vérité crûment : je me fais chier.

Ce n'est pas que les conversations sur MSN sont inexistantes, ni qu'il ne se passe pas grand chose dans les forums sur lesquels je surfe, ni qu'il n'y ait rien à la télé mais presque, quand tout à coup, j'entends des cris, qu'au début je prends pour des rires, mais plus ça dure et plus ils m'ont l'air suspects.

Hop d'un geste, j'enlève mes écouteurs et là je comprends qu'en réalité c'est une jeune femme qui pleure, son petit ami l'a quitté et elle menace de se suicider en sautant par la fenêtre.

Stupeur.

Les gens apellent les pompiers, lui disent de ne pas sauter que ça ne changera rien..

Finalement, quelqun arrive à la raisonner puisqu'elle ne saute pas. Ouf...

Ce qui m'a le plus marqué dans cette histoire c'est toute la souffrance dans sa voix lorsqu'elle a dit que son petit ami l'avait quitté... J'ai immédiatement pensé au tableau de Munch " Le Cri".

C'était vraiment ça, toute la souffrance de son âme qui passait dans son cri à cet instant.. A vous glacer le sang.

J'ai l'impression que depuis, la vie est comme anesthésiée, par pudeur envers cette jeune femme.
Le tram roule plus doucement qu'à l'accoutumée, la musique me parvient moins fortement à travers les murs, les stores ne claquent plus au moment de leur fermeture.. Comme si il y avait une volonté de tout mettre sous ouate, pour se protéger du rappel que nous a fait cet évènement: nous sommes en vie.

Hejdo

PS : Pour celles et ceux à qui ça a mis le blues, regardez Simon Monceau, le seul homme ayant l'art de transformer la philatélie en philosophie.

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